I - DES CAUSES POSSIBLES DE L’ÉCHEC


Puisque ce qui n’existe pas ne peut être détruit, pour comprendre les causes de destruction d’une relation commençons logiquement par mettre à plat 3 phases du processus de sa fondation.

a) Fondations :

Premier Jour
- il y a une rencontre et forcément une attirance mutuelle physique et/ou de personnalité qui fait porter notre attention sur une personne en particulier.

Premières semaines/mois
- Ensuite, à partir de ce “feeling” il y a surtout le choix plus ou moins conscient qui nous amène à décider de tisser des liens (intimité seulement physique ou début d’une vraie relation amoureuse) avec cette personne spécifiquement et à terme, se lancer dans la relation à proprement dit.

b) Construction :

Premiers mois/années
- Puis le développement de cette relation, où, au fil du temps, on partage des choses avec l’autre (moments, intimité, quotidien, etc...) on apprend à le/la connaître vraiment et on fait l’expérience du couple (avec plus ou moins de bonheur).

c) Détérioration :

Soit au tout début, une mésentente évidente sur des points essentiels (caractère, personnalité, vision du couple, divergences fondamentales) ou une incompatibilité physique (sexe) qui après une ou plusieurs entrevues, débouche d’elle-même sur la dislocation du “couple” naissant. On appellera ça une tentative, cela ne porte à aucune conséquence dans la mesure où personne n’a eu le temps de s’investir réellement dans la relation.

Soit, et c’est cela qui nous intéresse, après quelques mois ou quelques années d’une relation dans laquelle on s’est investi et à laquelle on a cru :

1 - Causes Exogènes (extérieures au couple) : Événements extérieurs, des “coups du sort” qui ont eu un impact sur le couple lui-même ou sur l’une de ses composantes, provoquant un déséquilibre en son sein. (exemples : stress liés au travail, maladie, survenu d’un élément majeur traumatisant comme la perte d’un proche, un accident, etc...).

2 - Causes Endogènes (internes) : Incompatibilités de personne et/ou d’humeurs liées soit à des personnalités qui ne sont pas apparues comme incompatibles au départ (par méconnaissance de l’autre, et sans doute aussi par l’envie aveugle qu’une relation existe) ou encore, liées à l’évolution naturelle des personnes elles-mêmes. Personnes qui étaient peut-être faites pour s’entendre au départ mais qui n’ont pas évolué dans le même sens ou au même rythme (ce qui n’est pas grave et qui arrive fréquemment) mais qui se révèlent surtout incapables de gérer ces changements dans la personnalité de l’autre ou dans leur propre caractère. Par exemples : caractères devenus colériques, ou méchants, ou jaloux, ou froid, etc...

Dans tous les cas, il s’agit de l’incapacité de faire encore le bonheur de l’autre à cause d’une mauvaise gestion commune des problèmes (que l’origine des problèmes soit endogène ou exogène). Incapacité congénitale ou simplement due à un manque de réelle communication, de volonté que le couple survive à la crise, par lassitude, ou encore par manque de tolérance ou de psychologie.

Les conséquences sont multiples - ambiance morose, désaffection sexuelle, crises à répétitions, infidélités - et mènent tôt ou tard à la rupture.
Alors la question se pose de savoir à quel moment dans l’histoire du couple on aurait pu prévenir les problèmes, les résoudre et éviter ainsi d’aller droit dans le mur.



II - QUEL EST LE MOMENT LE PLUS PROPICE ?


Nous parlons ici du moment le plus propice pour agir sur le cours d’une histoire avec le maximum d’efficacité afin, sinon d’en garantir une issue favorable, au minimum d’en réduire les risques les plus communs de plantages (établis dans le premier chapitre).

Pour se faire, je vous propose de voyager à rebours dans l’histoire d’une relation en partant de la rupture, pour remonter jusqu’à la rencontre et voir ainsi quel serait le plus judicieux moment pour influer sur le cours de cette histoire.

a) Rupture (derniers jours ou semaines) :
Il est trop tard. L’histoire est déjà derrière et le passé est lourd. Essayer de se remettre avec quelqu’un lorsque le négatif pèse plus dans la balance que le positif est très difficile. En plus cela ne résout rien. Si cette rupture est due à une puissante incompatibilité, quelle qu’en soit l’origine (interne ou externe), se remettre avec la personne ne changera rien à cette incompatibilité. Ça n’est plus le bon moment. (Plus de détails à ce sujet dans le billet intitulé : "Le recyclage amoureux : avenir d’une illusion ou illusion sans avenir ?")

b) Détérioration (derniers mois ou années) :
Se reprendre quand on est à la limite de la rupture, certains y parviennent mais je pense que les personnes réellement capables de gérer les problèmes d’un couple n’arrivent pas à ce stade. Lorsqu’on en est là c’est qu’en général, il est déjà trop tard. En tous cas, si tous les espoirs ne sont pas perdus, ils sont minces et ça n’est pas le meilleur moment pour changer les choses. Il faut donc penser à influer sur le cours de l’histoire bien avant d’atteindre ce stade.

c) Développement de la relation (premiers mois ou années) :
C'est généralement dans cette phase que la plupart des gens cherchent à gérer les problèmes qui surviennent. D’une part parce que les problèmes ne sont pas encore trop nombreux et surtout parce que la relation est encore synonyme de positif et pas que de négatif. Les sentiments sont toujours présents.

Le problème c’est qu’agir à ce stade de la relation (lorsque le problème survient) ne garantit pas la compatibilité des personnes, elle prouve juste leur volonté de résoudre un problème, ce qui est très différent. Malgré le fameux adage “vouloir c’est pouvoir” la réalité est tout autre et il y a des circonstances ou des domaines où la meilleure volonté du monde reste impuissante.

Prenons un exemple. On vit une relation à priori sans ombre avec quelqu’un depuis quelques mois, tout va bien, les deux ont une bonne situation, vivent sous le même toit, ont des amis communs, des projets, bref, un couple sans histoire. Ils s’entendent bien car tout va bien. Et puis, l’un des deux se casse une jambe et, son moral est altéré par une convalescence forcée, moral que la personne se révèle incapable de gérer, malgré le soutient de son conjoint. Il devient hargneux, lourd, égoïste et finit par sérieusement entamer le bonheur de son/sa partenaire.

Cet événement aura donc involontairement mis à jour un trait de sa personnalité qui semblait jusqu’alors indécelable. Trait de personnalité incompatible avec le partenaire qui ne supporte pas ce caractère. Les crises vont dès lors se succéder car la patience et la capacité à encaisser la mauvaise humeur a des limites.

Agir à ce moment là est possible, certains y parviennent et surmontent, mais parfois aussi, c’est une réelle incompatibilité qui est mise au jour et un tel événement annonce le début de la fin. Ça n’est pas quand tout va bien que l’on juge de la valeur de ses proches mais plutôt dans les moments difficiles. C’est souvent là que les gens révèlent leur nature profonde. On peut essayer alors de changer l’autre (mais nous verrons plus tard à quel point cette solution est vaine) ou bien encore encaisser sans rien dire, feignant ainsi d’ignorer le problème en se disant qu’une fois l’orage passé, tout redeviendra comme avant. Cependant, fermer les yeux sur une nature incompatible avec la nôtre est loin d’être le meilleur moyen de résoudre un problème. Cela s’appelle appliquer la politique de l’autruche. "Reculer pour mieux sauter" car tôt ou tard un autre orage surviendra et les conséquences seront pires (la répétition n’arrangeant rien).

Remontons donc encore.

d) Naissance de la relation (premières semaines ou mois) :
Les futurs amoureux commencent à se découvrir, à tisser des liens, emprunts et motivés d’envie que l’amour existe, d’envie de séduire l’autre pour que la relation prenne de l’ampleur. Dans cette phase là, tout le monde prend sur lui, fait des efforts et parvient à dissimuler ses failles peu ou prou. On a envie de plaire et on a envie de croire que l’autre est fait pour soi, de croire en l'autre. C’est une phase de faux-semblants et d’aveuglement. L’envie d’aimer et d’être aimé, le désir masque et nous amène à masquer beaucoup de choses. Dans cette phase, quoi qu'on en dise, on n'est plus vraiment soi-même.

A ce stade, intervenir est inutile tout simplement parce qu’à priori aucun problème d’incompatibilité ne se révélera à ce moment là où tout paraît parfait. Tout nouveau, tout beau comme on dit.

Il nous faut donc encore remonter pour trouver le bon moment

e) Rencontre et attirance (premiers jours ou semaines) :

Là on met le doigt sur une phase très intéressante.

On est attiré mais il n’y a pas encore de liens tissés. Certes on a envie de plaire mais l’autre n’est pas encore une priorité pour nous car pour le moment rien n’existe que du potentiel. Et des potentiels on en a ailleurs aussi, plus ou moins souvent, mais on en a. On va chercher à plaire, mais pas à tous prix. On est encore soi-même.

A ce stade, le tout premier, il est encore possible de déceler la personnalité profonde de l’autre si seulement on cherche à y prêter attention. On peut mettre en lumière les incompatibilités à condition toutefois (mais c’est l’objet du prochain chapitre) de savoir ce qui nous est essentiel pour que ça fonctionne et d'être très attentif aux réactions, à l'attitude de l'autre.



III - COMMENT FAIRE LE MOINS MAUVAIS CHOIX ?

J’ai écris exprès “moins mauvais” au lieu de “meilleur”, car nous ne sommes ni voyants, ni devins et il n’y a malheureusement pas de méthodes infaillibles. On ne peut à 100% présager de l’évolution d’une personne ou d’une relation, simplement il y a des moyens et des indices qui peuvent permettre, sinon d’empêcher de se planter, au moins d’en réduire les risques.

Deux points clés pour y parvenir : établir précisément la liste de ses propres besoins, déterminer rapidement si l’autre est capable d’y répondre.
Pour plus de détails sur ce sujet particulier, je vous invite à lire le billet suivant intitulé : "Les critères de choix : une aberration perverse".

a) Connaître ses propres besoins est essentiel.

En effet, comment poser un choix judicieux sur une personne si on ne sait pas soi-même ce qu’on attend de cette personne. Quelles sont, chez l’autre, les qualités essentielles dont on a besoin pour s’épanouir et les failles rédhibitoires que nous ne voulons ou ne pouvons pas gérer.

Un peu d’introspection ne nuit pas. Pensez à ce qui vous a rendu très heureux dans vos histoires passées, et au contraire ce qui vous a beaucoup miné.

Pour certains, ce qui les rend particulièrement heureux ce sera la surprise, l’inventivité, la créativité de leur partenaire. Pour d’autres ce sera plutôt, la joie de vivre non stop, l’humour débridé, le caractère extraverti. Cela peut être au contraire, une personnalité extrêmement posée, calme, en retrait ou encore une personne particulièrement attentionnée, douce, au grand coeur.

Quelles que soient ces qualités qui nous sont essentielles il faut absolument les mettre en lumière.

ATTENTION : soyez réalistes, il ne s’agit pas de cumuler les qualités et de chercher la perfection. L’homme ou la femme qui aurait toutes les qualités et leur contraire, tout cela dans les bonnes doses, n’existe pas et courir après cela c’est courir après une chimère (voir le billet sur l’idéal masculin)

Plus important encore, est de connaître son propre niveau de tolérance aux défauts de l’autre. Ce que l’on peut accepter sans que cela vous déséquilibre et ce que l’on n’est incapable d’accepter.

Pour certains, l'inacceptable sera le coté possessif et jaloux, un peu trop présent et maternel alors qu’au contraire, d’autres ( à qui ce type de défaut ne posera aucun problème) ne supporteront pas un caractère enfermé, peu communiquant, introverti, “ours”. D’autres encore ne sont pas heureux en présence de quelqu’un de sérieux, ou cartésien ou à l’inverse, de trop “tête dans les étoiles”.

Ce qui fait le bonheur des uns n’est pas forcément ce qui fait celui des autres. Nous avons tous des attentes différentes, des limites différentes. Le tout étant de savoir où elles se trouvent afin de chercher chez l’autre ce qui y répond et ainsi nous permettre de faire des choix judicieux.

B) Cerner l’autre en fonction de ses propres besoins

Une fois que l’on sait ce qui est essentiel pour nous chez un potentiel partenaire et ce qui est rédhibitoire, il s‘agit évidemment de cerner cela chez l’autre.

Et on parle ici de chercher à connaître LA NATURE PROFONDE de l’autre, et non les artifices de circonstances dans la phase de séduction.

Pour y parvenir il faut être à l’écoute, faire attention et tendre à l’autre des perches qu’il saura ou pas saisir, dévoilant ainsi ce qu’il est. Ne pas se laisser bercer par la seule attraction pour gommer chez l’autre les défauts qu'il dévoile ou monter en épingle des qualités qui sont en réalités bien minces.

Vous avez besoin de quelqu’un soit naturellement tendre et attentionné, faite lui alors des remarques concernant des attentions qui vous touchent et voyez si par la suite il s’empresse naturellement (je sais je le répète beaucoup mais c’est un point clé) de vous contenter.
Vous chercher quelqu’un de particulièrement créatif, laissez lui la possibilité de vous concocter un petit programme et voyez si naturellement celui-ci sort vraiment de l’ordinaire
A l’inverse, vous ne supportez pas quelqu’un de trop autoritaire, observez-le dans une situation où il peut faire preuve d’autorité ou, au contraire, de souplesse.
Vous vous sentez vite mal à l’aise au contact de quelqu’un de trop nerveux, posez votre regard sur lui dans une situation stressante, en voiture par exemple, etc...

Soyez le plus objectif possible et pesez bien le pour et le contre. Acceptez les défauts que vous pouvez accepter mais ne soyez pas aveugles. Cherchez les qualités qui vous sont essentielles mais ne soyez pas irréalistes.

Et enfin : Posez un choix conscient. Une fois ce choix posé, prenez le temps de creuser cette relation et ne partez pas à la première tuile. Il est paradoxalement plus intéressant que de petits problèmes surviennent au tout départ d’une relation pour voir justement comment ils sont gérés de part et d’autre que de connaître des débuts idylliques (donc forcément artificiels car nul n’est parfait, ni l’autre, ni vous) qui ne feront que masquer la réalité.

ATTENTION : poser un choix ne veut absolument pas dire, aller avec des personnes qui ne vous attirent pas au départ mais chez qui on décèle des qualités naturelles essentielles pour soi.

Sur 10 personnes qui ne vous attirent pas mais que vous êtes amené à connaître, il n’y a pas de choix à poser puisque personne ne vous plaît. Même chose si une seule personne vous attire au milieu de 9 autres qui vous laissent froid car ici il n’y a pas de choix possibles (il faudrait au minimum logiquement 2 personnes qui vous plaisent pour porter un choix sur l’une d’entre elles).

Poser un choix veut simplement dire que sur 10 personnes qui vous attirent, vous choisirez celle qui démontre le meilleur potentiel pour vous épanouir à son contact dans une relation.



VI - A-T-ON VRAIMENT LE CHOIX ?


Je vais poursuivre en me faisant ici l’écho de ceux qui pensent que la question du choix ne se pose pas. Autant vous dire tout de suite que je pense qu’ils ont tort. Différente théories se disputent les premières places au rang desquelles :


A - LA THÉORIE DU COUP DE POKER

Certains m’opposeront à raison que rien ne permet au départ de savoir si une personne qui vous attire va réellement vous convenir à terme : “Si cette personne me plaît c’est que tout me laisse penser qu’elle “vaut le coup” mais dans le fond je ne la connais pas vraiment et n’étant pas devin, rien ne m’indique que dans un an elle “pétera les plombs” après s’être cassé une jambe, ou qu’elle deviendra jalouse, ou qu’elle se montrera peu attentionnée, bref, qu’elle ne se montrera pas/plus capable de me rendre heureux/se. Donc, quoi que je pense, fasse ou dise au moment de la rencontre, je n’ai pas d’alternative que de me lancer, laissant au temps seul le soin de me conforter (ou pas) dans mon choix de départ”.

Pour ceux d’entre vous qui tiennent ce discours que j’entends communément, une relation se résume en gros à UN COUP DE POKER. Quelqu’un nous attire, on se lance en y croyant plus que moins et on se plante à plus ou moins long terme...(ou pas)
En amour, à ce jeu, on perd plus souvent qu’on ne gagne alors il serait peut être temps d’envisager les choses sous un autre angle. Se dire qu’il n’y a pas de fatalité et prendre conscience de votre liberté de choix, choix qui, à ce stade, devrait être “raisonné” sur la base des arguments cités dans le chapitre précédent.

ATTENTION : Là non plus je ne dis pas que qu'on maîtrise tout, nous ne sommes pas extra-lucides et ne pouvons présager de l'évolution d'une relation. La chance fait partie de l'équation c'est une évidence mais ne se reposer que sur elle (et sur son "feeling") est à mon sens contre-productif.


B - LA THÉORIE DE L’ÉVIDENCE

Dans la même veine que la théorie du coup de poker, j’en entends d’autres dire qu’ils n’ont pas le choix dans la mesure où, lorsque quelqu’un leur plaît, cette attirance est plus forte que tout, qu’elle est par conséquent forcément signe de quelque chose qui les pousse vers une relation avec l’autre. Dans un sens, pour eux, l’attirance imposant l’autre comme une évidence, ils pensent ne pas avoir le choix. Donc s’ils sont attirés, ils se lancent directement et ensuite... POKER !

Raisonner ainsi c’est confondre attirance et engagement car en réalité il n’y a aucune évidence.

S’il est parfaitement exact que l’attraction ne se décide pas, on ne peut pas dire “je ne veux pas que cette personne me plaise”, une personne vous plaît ou ne vous plaît pas, c’est encore plus vrai en ce qui concerne l’attirance physique, cette attirance s'impose bien à nous, pas de doute là-dessus. En revanche, décider de s’engager avec la personne qui vous plaît relève bien d’un choix, d'une décision.

Qu’on en soit conscient ou non, à moins d’avoir un couteau sous la gorge, on pose forcément un choix au moment de démarrer quelque chose avec quelqu’un, car rien ni personne ne vous y oblige au sens strict.

Pour les partisans de la théorie susnommée, ce choix (complètement inconscient pour eux) n’est basé que sur l’attirance qu’ils éprouvent, alors forcément comme l’attirance ne relève pas d’un choix, l’idée de se lancer avec celui qui les attire s’impose à eux comme une évidence. C’est là-dessus qu’il faut ouvrir les yeux. Être simplement attiré par quelqu’un n’assure en rien notre compatibilité/complémentarité (car en effet on ne connaît pas encore la personne) et l’attirance ne nous oblige en rien à choisir cette personne, aussi attiré par elle que l’on puisse être.


C - LA THÉORIE DU CHANGEMENT

D’autres encore me diront : “Essayer de cerner une personne au départ est inutile. Quand des problèmes d’incompatibilités surviennent dans la relation, si on aime l’autre, on peut toujours décider de les résoudre en amenant cet autre à modifier son comportement ou en changeant soi-même”. Ce serait vrai si nos caractères, nos personnalités étaient modelables, malléables à merci, sauf que ça n’est pas du tout le cas et l’aveuglement amoureux n’y change rien. On ne change pas les gens. Les gens évoluent (bien ou mal), certains parviennent tout au plus à “s’auto-modifier” un peu (et c’est un processus très long), mais on n’a pratiquement aucune chance de changer les autres. Et de toutes façons, une relation amoureuse n’a pas pour fonction de modeler l’autre à l’image de son idéal mais au contraire de l’aimer comme il est avec ses qualités (qui contribuent à notre bonheur) et ses défauts (qui ne nous dérangent pas outre mesure).

Dès lors il faut rapidement déceler ces fameuses qualités et ces défauts aux premiers temps de la rencontre. Il est donc bien là le moins mauvais moment : Lors du choix



V - CONCLUSION : LES CHOIX DE DÉPART SONT CRUCIAUX


Si on souhaite vraiment résoudre durablement un problème, il semble toujours plus judicieux de s’attaquer à ses causes plutôt qu’à ses conséquences. De la même façon, quand on veut vaincre une maladie c’est la cause qu’on doit combattre (étiologie) et non ses effets (les symptômes). L’étude des symptômes (sémiologie) n’étant utile que pour poser un diagnostic. Il est clair aussi qu’il ne faut pas se tromper sur les causes si on veut que le traitement soit efficace.

Chercher à calmer quelqu’un qui est énervé n’est en rien une façon de résoudre le problème car la colère n’est certainement pas l’origine sur problème, elle n’en est que la conséquence, une manifestation en réaction à quelque chose d’autre. Alors, certes on peut apaiser les choses et étouffer la crise, mais le problème réellement à l’origine de celle-ci n’aura pas disparu pour autant et tôt ou tard, il y a fort à parier qu’il aura des conséquences identiques (ou pires).

Pour en revenir au couple, que les causes de ses problèmes soient endogènes ou exogènes, l’origine profonde demeure la personnalité de chacune de ses composantes et leur capacité ou incapacité à surmonter les obstacles ensemble. Pour cette raison, bien des gens se trompent dans la gestion du problème car en confondant la cause de leur problème avec les symptômes ils ne résolvent les choses qu’en apparence et ne changent rien dans le fond (pour plus de détails sur cette question je vous renvoie vers mon billet intitulé : "Résoudre les conflits de couple : Communication et Empathie").

Je conclurai par cette dernière analogie :

- Une relation se construit, tout comme une bâtisse.

- Qu’on en soit conscient ou pas, qu’on le veuille ou non, sur la durée, à plus ou moins brève échéance, relation et maison devront braver des orages.

- Même si nous ne pouvons pas savoir à coup sûr quand et où la foudre tombera, pas plus que la façon dont la bâtisse se comportera en cas de frappe, c’est en commençant par analyser à froid les forces et les faiblesses en présence (terrain, météo, environnement) qu’on a le plus de chance de poser un choix éclairé sur le lieu, les outils et les matériaux les plus appropriés pour débuter la construction d’un bâtiment qui s’avérera solide en tous temps.

- Le vent peut emporter un toit, un arbre peut casser un mur, la terre peut même trembler, si le terrain sur lequel reposent les fondations est solide, la maison aura beaucoup moins de risques de s’écrouler (normes antisismiques).

- Parce qu’on ne commence jamais par monter une charpente avant d’avoir bâti les fondations, ni construit de fondations avant d’avoir scrupuleusement choisi et préparé le terrain, il est essentiel de s'assurer de la fiabilité du terrain avant même de songer à poser la moindre pierre. Dans le cas contraire, à terme, on risque de dépenser beaucoup de temps et d’énergie à réparer les dégâts sur des murs fragilisés parce qu’élevés sur un terrain choisi à la hâte ou au “feeling” (ce qui revient à dire, au hasard). Mais là n’est pas encore le pire. Il faut bien se dire que si le terrain n’est pas le bon, colmater des brèches et boucher des fissures ne servira strictement à rien. Ça n’est que du provisoire, du cache-misère. Le problème demeurera toujours le terrain (pas les murs) et quoi qu’on fasse, les fissures réapparaîtront jusqu’au jour où tout s’écroulera. Et là, il faudra bien déménager pour aller construire ailleurs.

En d’autres termes :

- Si l’attirance ne se décide pas, à l’inverse le fait de s’engager dans une relation (même juste physique) avec quelqu’un qui vous attire relève d’un choix. Il n’y a ni “évidence”, ni fatalité.

- Même si nous ne sommes pas devins et que nous ne pouvons à coup sûr savoir si cette personne qui nous attire est bien “la bonne”, ça n’est qu’en prenant conscience de nos besoins (réalistes) et de notre nature, et en étant, dès la rencontre, attentifs à la nature de l’autre, qu’on pourra présager intelligemment de l’équilibre (ou du déséquilibre) d’une potentielle relation avec cette personne. C’est sur cette base qu’on pourra faire le choix conscient et éclairé de s’engager avec elle (ou pas) dans un début de relation (même s'il n'y a jamais aucune garantie dans ce domaine).

- Tenter de faire changer son conjoint ou de se changer soi-même pour se mettre au diapason de l’autre lorsque les problèmes sont déjà là est toujours une solution “cache-misère”. Dès lors, essayer de résoudre des crises c’est s’attaquer aux symptômes et non à la cause.

- La meilleure attitude à adopter reste de prévenir les problèmes en portant son choix sur quelqu’un dont la nature profonde s’accorde avec nos besoins personnels essentiels et de s’assurer de la capacité de cette personne à ne pas engendrer les problèmes. Le cas échéant, anticiper son incapacité à les gérer plutôt que d’essayer de panser les plaies avec des bandages de fortune. Les cicatrices disparaissent rarement totalement.

- Et cela n’est sûrement pas lorsqu’on est déjà dans une relation qu’il faut se préoccuper de tout ceci, qu’il faut chercher si il y a du potentiel mais plutôt (et plus tôt) dès les premiers moments d’une rencontre avant même que des liens forts n’aient été tissés.

Je conclurai enfin par ces mots : ne devenez pas frileux et lancez-vous, soyez simplement un peu plus "géologues" en amour et un peu moins victimes de l’attraction pure, apprenez à décrypter le terrain, celui de la personne qui vous attire, tout autant que le vôtre et faite ensuite des choix raisonnés tout en gardant en tête que nul n’est parfait (pas plus les autres que vous-même) donc réalisme, générosité et tolérance (je n’ai pas dit sacrifice) restent des maîtres mots en amour. Ça ne vous empêchera pas de vous tromper encore bien sûr mais vous serez dans la bonne direction et au bout du chemin il y a du bonheur à prendre.